“Rotspanier” à Brest, histoire, mémoire: 1) Une voie en eau trouble parsemée de récifs ?
Ces articles tentent, dans la mesure du possible, d’apporter un éclairage local sur un phénomène plus large, le travail forcé sous le IIIe reich et en particulier la part des républicains espagnols dans celui-ci.
S’intéresser à cette période, s’avère souvent à emprunter « une voie en eau trouble parsemée de récifs » : les documents d’archives sont difficiles à retrouver quand ceux-ci existent, le terme « rotspanier », « républicains espagnols »… n’est pas un mot-clef systématique des bases de données d’archives…La recherche de documents peut donc s’avérer difficile et fastidieuse, elle impose au chercheur potentiel de « naviguer » dans plusieurs fonds et séries d’archives diverses.
Brest, le Finistère n’échappe pas à cette règle.
Cette recherche « brestoise » a débuté pour ma part, dans les années 2007-2008, MERE 29 n’était alors qu’un possible horizon…Que de chemin parcouru depuis…
Ces premières recherches qui ont permis d’affirmer en appui des témoignages connus la présence « républicaine espagnole » sur le territoire brestois et par la même d’initier les premiers hommages officiels rendus à la mémoire républicaine espagnole sur Brest (plaques à la base des sous-marins de Brest et au Fort Montbarey) doivent énormément au travail d’un historien en particulier, Peter GAIDA, mon « frère d’armes ». Peter, historien spécialiste de la question a soutenu sa thèse sur le sujet en 2009 et il ne cesse depuis de faire avancer la question du travail forcé et accessoirement de continuer, depuis une quinzaine d’années, à prêter une oreille attentive et fraternelle au modeste chercheur que je suis.
Ce débroussaillage initial a trouvé toute son utilité dans la création de MERE 29 en 2012. Depuis cette heureuse création, notre action collective et pugnace pour « connaître, faire connaître et faire reconnaître » la mémoire de l’exil républicain espagnol n’a cessé de progresser… « la voie en eau trouble parsemée de récifs » s’est éclaircie mais du chemin reste à faire, notamment dans la recherche de documents.
A ce propos, des étapes importantes sont désormais envisageables. Les services d’archives publiques locales (la ville de Landerneau(1), les archives départementales du Finistère(2) et plus récemment les archives de la ville de Brest) ont numérisés certains documents relatifs à l’exil espagnol. Réjouissons-nous de ces initiatives dans lesquelles peut-être avons nous notre part ?
Désormais et au delà de cette satisfaction, il nous appartient d’accompagner ces initiatives en participant à la mise en lumière d’autres documents au sein de ces fonds d’archives et de valoriser ceux déjà identifiés, numérisés et mis en ligne sur les sites internet de ces différentes institutions.
(1): https://patrimoine.landerneau.bzh/archive/recherche/refugies/n:136