« Arbeiter und Soldat » – Brest 5 octobre 2024
Ce samedi 5 octobre 2024, à l’invitation de notre ami Roger Calvez, nous nous sommes rendus (Jean Sala, Pierre Souchar et Hugues Vigouroux) à la journée d’hommage aux militants trotskystes tombés à Brest sous le joug nazi.
Plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvées à 11 h ce samedi au 87 rue Richelieu à Brest. Il y a 81 ans presque jour pour jour, ce lieu avait servi de souricière à la Sipo-SD, la police de sûreté nazie, pour arrêter des résistants trotskistes. À l’occasion du 80e anniversaire de la libération de la ville, et à l’initiative de l’association « Les amis de Arbeiter und soldat », une plaque a été dévoilée en leur hommage au 87 rue Richelieu.
Une seconde plaque était dévoilée plus tard face à la base des sous-marins. Un lieu que nous connaissons bien et qui a vu souffrir tant de républicains espagnols contraints d’édifier cette « cathédrale de la honte ».
De nombreuses prises de paroles ont salué l’œuvre et la mémoire de ces combattants anti-nazi : Jean-Yves Guengant, historien, François Cuillandre, maire de Brest et François Preneau de Nantes pour l’association « Les Amis de Arbeiter und Soldat ».
La journée s’est poursuivie à la Maison du Peuple par une série d’interventions rappelant l’action des militants du Parti Ouvrier International (POI) durant ces années d’occupation. Jean-Yves Guengant notamment, historien brestois, rappela l’histoire de ce funeste 6 octobre 1943.
Ce jour néfaste de 1943, les services de sécurité nazis firent une descente au 87 rue Richelieu et arrêtèrent de nombreux militants du Parti Ouvrier Internationaliste. Robert Cruau, un employé des postes et leader du groupe, fut abattu sans délai. Peu de temps après, les nazis conduisirent plusieurs opérations à Paris et dans d’autres villes. Des dizaines de militants trotskystes furent arrêtés et exécutés ou déportés dans des camps de concentration. L’Occupant nazi s’employa ce jour à démanteler l’œuvre de la résistance trotskyste, à démanteler le travail qu’ils avaient mené de fraternisation avec les soldats allemands, « frères » ouvriers sous uniforme. Le national-socialisme, les nationalismes d’hier et d’aujourd’hui ne pouvant tolérer l’idée d’internationalisme, idée chère à tant de militants de l’antifascisme d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs…
L’association « Les Amis d’Arbeiter un Soldat » ne dispose pas encore, à ma connaissance de site internet. Pour tout contact : François Preneau, 60 rue du Landreau, Nantes 44300.