22 octobre 1936 – 22 octobre 2016, « L’espoir guidait leurs pas »…
22 octobre 1936 – 22 octobre 2016, Hommage aux Brigades Internationales
C’était il y a 80 ans, le 22 octobre 1936, un moment d’histoire dans l’Histoire évoqué brièvement au mieux aujourd’hui, au pire un moment quasiment ignoré.
C’était la création des « Brigades internationales », armée de combattants de volontaires venus de tous pays pour rejoindre l’Espagne, république attaquée par les forces fascistes. De nombreux volontaires français issus pour beaucoup des organisations syndicales et politiques y trouveront leur place.
La première vague d’engagés aux côtés de l’Espagne républicaine (août-septembre 1936) est surtout composée d’émigrés, qui avaient fui les régimes fascistes de leur pays. Ceux-ci rejoignent les milices où ils jouent un véritable rôle militaire dans cette armée sans formation, avant même la création des Brigades. Dans les mois qui suivent, le Parti Communiste va lancer ses campagnes de recrutement. Le 22 octobre 1936 le gouvernement de la République espagnole autorise officiellement par décret la constitution des Brigades internationales.
Le premier contingent arrive le 12 octobre 1936 à Figueras (province de Gerona-Cataluña). Ils sont 500 environ : des Français, des Allemands, des Hongrois, Bulgares, Yougoslaves. Le lendemain à Barcelone arrivent 600 hommes dont quelques Anglais et Américains. L’accueil est triomphal. Albacete (grande province de Murcia) devient le quartier général des Brigades Internationales.
Ces hommes et ces femmes, issus de 53 pays, fils et filles de la démocratie face au fascisme, participent à de nombreux combats Jarama, Madrid… Leur dernière bataille aura lieu en 1938 sur les rives de l’Ebre. En septembre 1938, à la demande du gouvernement républicain, les Brigades internationales cessent leur combat en Espagne. Un vibrant hommage leur est rendu à Barcelone, le 28 octobre 1938, avant leur retour, pour ceux qui le peuvent, dans leur pays d’origine.
Pour les français, le retour au pays est difficile, victimes de la rigueur du temps « économique » et de la défiance des autorités en place, quant aux étrangers, ils sont internés dans des conditions épouvantables dans des camps français en particulier dans le camp de GURS (Basses-Pyrénées). Ceux-sont ces mêmes hommes, anciens des Brigades qui deviendront les premiers cadres de la Résistance, ainsi, les premiers saboteurs des FTP-MOI sont tous des anciens brigadistes échappés des camps d’internement français.
Environ 10 000 à 15 000 de ces combattants ont trouvé la mort au cours des combats de la guerre d’Espagne, près des 2/3 d’entre eux sont rentrés blessés. Parmi ces combattants de l’Espagne se trouvaient des finistériens.
Des Finistériens dans les Brigades
Plusieurs centaines de bretons partent pour les Brigades et parmi eux 80 finistériens (source, « 1918-1945: 1640 Militants du Finistère », Eugène Kerbaul, 1988), dont Georges René Henri Tanguy, le colonel Rol-Tanguy , figure légendaire de la Libération, un vrai pt’it zef de la rue de Kéravel, né par hasard à Morlaix et qui mena l’insurrection de Paris en août 1944.
Durant les combats de la guerre d’Espagne, 17 finistériens sont tués dont trois brestois : Georges LE VEN (tué à Albacete, juin 1937 ou Madrid en décembre 1937), Michel MORVAN (tué sur le front de Jarama en décembre 1937), Joseph PRIGENT (Mora de Tajuna en février 1937) (source, « 1918-1945: 1640 Militants du Finistère », Eugène Kerbaul, 1988).
Aucune mention de ces noms n’apparaît dans le paysage brestois d’aujourd’hui. Les Brigades Internationales « apparaissent » au détour du croisement des rues Guynemer et Jean Catelas. Jean CATELAS était membre du Parti Communiste, élu du Front populaire. Il fut en France l’un des soutiens les plus actifs à la République espagnole et joua un rôle important dans l’organisation des Brigades internationales… Son effigie est présente sur un graf apposé sur un transformateur électrique, rue Jean CATELAS, dans le quartier du Guelmeur… à quelques dizaines de mètres de la rue Forestou-Creis…
PARIS, 22 octobre 2016, Gare d’Austerlitz
Une statue, dressée dans la cour des départs de la gare d’Austerlitz (Paris, XIIIe), rappelle le souvenir de ces 35 000 hommes et femmes, dont 10 000 à 15 000 ont perdu la vie dans les combats.« C’est de cette gare qu’ils partaient vers l’Espagne, c’est ici que devait perdurer leur mémoire », souligne Soledina Chantereau, de l’association des Amis des Combattants en Espagne Républicaine (ACER). Réalisée par le sculpteur Denis Monfleur, la statue « l’apporteur de l’espoir » est aussi le fruit d’une communion de souvenirs entre les familles de combattants et l’ACER, qui a lancé une souscription et cherche encore à en boucler le budget, malgré l’appui notamment de la SNCF, du syndicat CGT des cheminots et de la Ville de Paris.
80e anniversaire de la création des Brigades Internationales (Paris, 22/10/2016) : http://www.acer-aver.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=689:80eme-anniversaire-de-la-creation-des-brigades-internationales&catid=25&Itemid=126