Sortie nationale du long-métrage d’animation « Josep », réalisé par Aurel sur la Retirada, le 30 septembre 2020
Le film « Josep » est un long-métrage d’animation, réalisé par Aurel (nom de plume ou de crayon du dessinateur de presse Aurélien Froment) et écrit par le scénariste Jean-Louis Milesi. Il est produit par Les Films d’Ici Méditerranée. Il sort le 30 septembre 2020 et sera projeté au cinéma Les Studios à Brest à partir de cette date.
Synopsis : Février 1939. Submergé par le flot de Républicains fuyant la dictature de Franco, le gouvernement français parque ces espagnols dans des camps d’internement, où les réfugiés n’auront d’autre choix que de construire leurs propres baraquements, de se nourrir des chevaux qui les ont portés hors de leur pays et de mourir par centaines à cause du manque d’hygiène et d’eau, du froid. Dans un de ces camps, deux hommes, séparés par des barbelés, vont se lier d’amitié. L’un est gendarme, l’autre est Josep Bartolí (Barcelone 1910-New York 1995), combattant antifranquiste et dessinateur.
La magnifique bande annonce de ce film « dessiné » JOSEP BARTOLÍ.
Une exposition itinérante et évolutive sur le film présente le travail en cours de fabrication du long-métrage. Elle a été notamment montrée lors du Festival Traversées à Lunel (Hérault) du 21 mars au 10 avril 2019.
Une grande tournée d’avant-premières du film a lieu dans 23 villes françaises du 29 août au 29 septembre 2020, Montpellier, Perpignan, Argelès-sur-Mer, Lyon, Valence, Paris, Lille, Marseille, Nîmes, etc… et demain 16 septembre à 20h30, à la Cité Internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême.
Sur le site Facebook dédié au film, on peut lire ces commentaires d’Eléonore Béchaux, thérapeute spécialisée en psychogénéalogie : « le réalisateur est parvenu à faire une histoire dans l’histoire, tissant ses dessins en mouvement (et non animés) avec ceux de Josep Bartolí, dosant avec justesse le travail de mémoire, l’émotion et la vie romanesque de l’auteur … un film superbe, indispensable, d’utilité publique. »
Il nous tarde de voir ce film…
Marie Le Bihan, mardi 15 septembre 2020.
Liens :
1) « La Retirada. Exode et exil des Républicains d’Espagne », Josep Bartolí, Laurence Garcia (Auteur), Georges Bartolí (Photographe), Actes Sud BD 4/2/2009.
C’est un roman graphique d’une force incroyable dans lequel Bartolí raconte le drame de la Retirada par ses dessins.
2) « Bartolí, le dessin pour mémoire », film documentaire de Vincent Marie, 2019, France 3 Occitanie, production Les films d’Ici Méditerranée.
À l’occasion des 80 ans de La Retirada, dans une lettre adressée à Bartolí, le cinéaste Vincent Marie interroge la mémoire des images et convoque les témoignages des membres de la famille de l’artiste catalan, des historiens Geneviève Dreyfus-Armand, Antoine De Baecque et des auteurs Aurel et Antonio Altarriba ; il livre ici un récit de la Guerre d’Espagne à travers l’analyse des œuvres de Josep Bartolí.
http://www.machado-collioure.fr/bartoli/
3) VOSCOPE. Le supplément cinéma de VOCABLE sur le film de AUREL «JOSEP » qui sort dans les salles le 30 septembre 2020: 4 pages sur le contexte historique du film et une interview de son réalisateur.
Avec l’autorisation de Marie, je rajoute quelques lignes sur la biographie de José Bartolí Guiu (en catalan : Josep Bartolí i Guiu), artiste, peintre et dessinateur, et deux cartes d’identité provenant du C.D.M.H. (Centro Documental de la Memoria Histórica) de Salamanca – Movimientos Migratorios Iberoamericanos.
Josep naît à Barcelona en 1910.
Durant la guerre d’Espagne 1936/1939, républicain convaincu, il combat dans les rangs des soldats de la République légale espagnole. Mais les troupes franquistes continuent leur sanglante progression sur tout le pays et le 26 janvier 1939, Barcelona tombe entre leurs mains. Josep passe la frontière française à pied le 14 février 1939 comme nombreux de ses combattants de lutte, c’est La Retirada.
Pour Josep, l’exil commence. Tout d’abord, il est interné dans divers camps de « concentration » du sud de la France (Lamanère, Argelès-sur-Mer, Rivesaltes, Le Barcarès, Saint-Cyprien et Bram…). Il réussit, parfois, à s’évader de ces sinistres endroits. Mais en juin 1940, dans cette France en guerre et après l’invasion allemande, Josep se cache dans divers lieux de l’hexagone. Il est arrêté par la Gestapo du côté de Lyon et doit être envoyé au camp de concentration nazi de Dachau, mais il saute du train et s’échappe.
Puis son périple continue et il embarque à Marseille sur le LYAUTEY à destination de l’Afrique du Nord. Arrivé à Casablanca au Maroc, Josep fait partie des passagers du bateau à vapeur portugais NYASSA qui se dirige vers Vera Cruz au Mexique où il débarque en octobre 1942. Il réside dans la capitale México comme l’indique ses 2 cartes d’identité délivrées par ce pays d’accueil mexicain.
Dans ce pays ami de la République espagnole, Josep rencontre de nombreux artistes engagés et en particulier Narcis Molins i Fábrega qui écrit les textes du livre publié en 1944 «Campos de concentración, 1939-194...», Josep, quant à lui, y apporte ses dessins.
Après quelques années passées au Mexique, Josep s’établit à New-York où il continue de dessiner pour diverses publications et obtient une réelle reconnaissance de son talent de «dibujante».
Josep revient en Espagne en 1977, deux ans après la mort de Franco.
Josep Bartolí i Guiu décède le 3 décembre 1995 à New-York. Ses cendres ont été dispersées dans le port de Barcelona.
Agradecimientos a Marie por haberme permitido añadir esas líneas y las dos tarjetas de identificación tratando del recorrido de Josep Bartolí i Guiu.
Fabien Garrido, ami de MERE 29 et fils de Ramón Garrido Vidal, déporté à Dachau, nous a transmis le lien ci-dessous concernant les 270 œuvres de Josep Bartolí léguées par sa famille au Mémorial de Rivesaltes dans lequel Josep a peut-être été interné:
Claudine Allende Santa Cruz
Le 27 septembre 2020